Avant-propos

2020.11.04.
Avant-propos

Revue d’Études Françaises
No 24 (2020)
p. 5-6

Avant-propos

Dávid Szabó, Jean-Pierre Goudaillier, Máté Kovács

Selon certains traductologues, la langue elle-même figure parmi ce qu’on a l’habitude d’appeler les « intraduisibles ». Cette constatation quelque peu surprenante ne peut pas être interprétée sans tenir compte de ce que Jean-René Ladmiral appelle l’objection préjudicielle, à savoir l’impossibilité théorique de traduire, dont un des arguments repose sur l’opinion selon laquelle « il y a de l’intraduisible dans le langage »1. L’idée de l’« intraduisibilité » du langage semble cependant un peu moins surprenante dans les cas où le traducteur doit faire face à un texte écrit dans un langage non conventionnel, riche en argot, ou, du moins, en éléments non standard. Cela ne veut naturellement pas dire que nous ayons des doutes quant à la traduisibilité du langage, voire de l’argot ou d’autres variétés périphériques. Autre paradoxe, également bien connu : « la traduction est à la fois impossible et nécessaire », comme disait Derrida2. Nous dirons même : rien n’est traduisible et tout peut être traduit. Mais parfois, à défaut d’équivalents (argotiques ou non conventionnels), le traducteur ne peut s’en sortir que grâce à un jeu subtil de compensations, en s’éloignant du texte source pour obtenir, paradoxalement, un texte cible plus fidèle à l’original.

 

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